Les erreurs à éviter lors de l’intégration d’un logiciel Core-Banking

Les erreurs à éviter lors de l’intégration d’un logiciel Core-Banking

L’intégration d’un logiciel core-banking aussi appelé « le cœur opérationnel du système d’information bancaire », représente un défi stratégique majeur pour tous les établissements bancaires. Cette étape concerne des fonctions essentielles de la banque comme la gestion des comptes, les paiements, la conformité ou encore les reporting. Elle nécessite une préparation rigoureuse ainsi qu’une exécution méthodique.

Pourtant, selon une étude de McKinsey, seuls 30 % des projets de transformation core-banking atteignent pleinement leurs objectifs. Pourquoi ? Parce que certaines erreurs récurrentes continuent d’être commises.

Cet article revient sur les pièges les plus fréquents et propose des bonnes pratiques éprouvées pour réussir une intégration logicielle sans compromettre la stabilité, la sécurité ou la conformité de la banque.

1. Sous-estimer la complexité du projet et ses interdépendances

L’un des premiers écueils réside dans la mauvaise évaluation du périmètre technique et fonctionnel.
Un logiciel core-banking n’est jamais isolé : il communique avec de multiples briques (front-office, reporting, conformité, outils de paiement, API tiers, etc.).
Selon Oliver Wyman, les projets échouent souvent parce que les dépendances entre systèmes existants ne sont pas clairement identifiées dès le départ.

Pour éviter cet écueil, il est crucial de :

  • réaliser une cartographie exhaustive des interconnexions,
  • impliquer dès le début les équipes IT, métiers et conformité,

et adopter une approche progressive plutôt que “big bang”, permettant une coexistence temporaire des systèmes.

2. Négliger la gouvernance et la conduite du changement

Un projet d’intégration core-banking ne peut réussir sans une gouvernance claire et un sponsor exécutif fort.
Sandstone Technology rappelle qu’une transformation bancaire ne se limite pas à la technologie : elle implique aussi des processus humains et organisationnels.

Les erreurs les plus fréquentes incluent :

  • un manque de pilotage transverse,
  • une communication insuffisante entre les équipes IT, métiers et partenaires,
  • et une absence de stratégie d’accompagnement du changement auprès des utilisateurs finaux.

Pour y remédier, il faut définir une gouvernance de projet structurée, mobiliser les compétences internes et externes adéquates, et instaurer une culture de transparence sur les objectifs et les risques.

3. Ignorer la qualité et la migration des données

La donnée constitue le socle de tout système bancaire.
Pourtant, nombre de projets échouent faute d’une stratégie de migration maîtrisée.
Oliver Wyman et McKinsey soulignent qu’un défaut de préparation des données (doublons, incohérences, champs obsolètes) peut compromettre l’ensemble de la mise en production.

Avant toute migration, il est donc essentiel de :

  • nettoyer et fiabiliser les données historiques,
  • valider l’intégrité post-migration,
  • et prévoir des mécanismes de rollback en cas de défaillance.

Les banques les plus matures adoptent désormais des approches de migration incrémentale, couplées à des outils d’audit automatisés.

4. Négliger l’architecture technique et l’évolutivité

Un autre risque majeur tient à la sous-estimation de la complexité technique.
Le core-banking s’appuie sur une architecture d’interfaces (API, microservices, middleware) dont la robustesse conditionne la performance globale.
Selon SDK Finance, les établissements qui reposent sur des intégrations sur-mesure non industrialisées voient leurs délais exploser et leurs coûts dériver.

Les bonnes pratiques consistent à :

  • adopter une approche API-first et construire un hub d’intégration évolutif,
  • garantir la sécurité et l’observabilité de l’infrastructure (monitoring, alertes, logs centralisés),
  • et penser scalabilité dès la conception, pour absorber l’évolution des volumes et des services digitaux.
analyse IT

5. Sous-évaluer les enjeux de conformité et de sécurité

L’intégration d’un core-banking implique naturellement la gestion de données sensibles : identités clients, transactions, historiques de comptes.
Les risques réglementaires et cyber sont donc au cœur du projet.

Geniusee souligne que le non-respect des exigences PSD2, GDPR ou AML/KYC dès la conception est l’une des principales causes d’échec ou de retard.
De plus, ITRS Group rappelle que l’absence d’outils d’observabilité et de supervision peut conduire à des incidents non détectés, avec un impact direct sur la disponibilité du service.

Les recommandations clés :

  • intégrer la sécurité et la conformité dès la phase de design,
  • renforcer la protection des API et des flux inter-systèmes,

et mettre en place une surveillance proactive des environnements critiques.

6. Oublier la dimension humaine et la montée en compétences

Enfin, aucun projet d’intégration n’aboutit sans adhésion humaine.
Les utilisateurs métiers (opérations, conformité, relation client) doivent comprendre les nouveaux outils et processus.
Former, accompagner et communiquer devient aussi important que coder.

Les banques les plus avancées mettent en place des programmes de formation continue, des équipes mixtes métier-IT, et une communication transparente sur les objectifs et les bénéfices de la transformation.

Conclusion

L’intégration d’un logiciel core-banking est un projet complexe, à la croisée de la technologie, des données et de la conformité.

Les erreurs les plus fréquentes — sous-estimation de la complexité, gouvernance floue, données mal préparées ou sécurité négligée — peuvent être évitées avec une approche méthodique et collaborative.

Pour Tenexa, partenaire des banques dans leurs projets IT et cloud souverain, la clé du succès réside dans l’alliance entre rigueur technique, maîtrise réglementaire et accompagnement humain.

Une intégration réussie ne repose pas seulement sur le choix d’un bon logiciel, mais sur une vision globale et sécurisée de la transformation bancaire.